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Saint-Julien sur Suran 

commune de Val Suran suite au regroupement avec Bourcia, Louvenne et Villechantria

Un peu d’histoire de St Julien

 

                  Il semble que la région de St Julien a été, à l’époque gallo-romaine, (époque allant de Vercingétorix, de -50 aux grandes invasions en 406, un lieu de passage des armées romaines.

                  Un centre gallo-romain aurait été situé au confluent du Suran et du Ponçon, le castellum et l’oppidum étant situés sur la colline du « Mollard » . Le territoire de St Julien semble avoir été situé au croisement entre les voies d’Orgelet à Lyon et de St Amour à Arinthod. En 1840 des sépultures de guerriers romains ont été mises à jour lors de la construction de la route Lons -Montfleur, semblant prouver qu’une bataille se déroula au pied de la colline de St Maurice au sud du village. Du Vème au XII ème siècle, une église fut bâtie en direction de Louvenne et donna la naissance d’un village appelé Loyon. Elle semblait dépendre de l’abbaye de Gigny, et fut ruinée en 1637 lors des combats entre les troupes comtoises de Lacuzon et les Français.

En 1191, Aymon prieur de Gigny passe un acte avec Etienne II comte de Bourgogne, c’est la naissance du domaine seigneurial de St Julien. Un château y est érigé sur la partie escarpée en surplomb de La Rivière. Une église châtelaine est construite au sud des fortifications, elle est placée sous le vocable de St Julien, centurion romain converti à la religion chrétienne et décapité à Brioude.

En 1503, la puissante famille des Chalons et d’Orange fait don de la terre de St Julien à la famille des Veyré (Véria), qui passera successivement aux Vaudrey, aux De Ray et de la Baume jusqu’à l’annexion par la France en 1678 (Traité de Nimègue).

La seigneurie est mise sous séquestre et vendue à Claude Lezay-Marnézia en 1773. Sous la révolution, St Julien prend le nom de Julien le guerrier, nom qu’il conservera jusqu’au consulat puis le domaine seigneurial est démantelé au profit des villages voisins.

La Famille Lezay Marnésia

                  A partir de 1773, l’histoire de St Julien est intimement liée à celle de la famille des Lezay- Marnésia. C’est Louis-Albert, ancien évèque d’Evreux qui fit construire le château (actuellement maison de retraite) et la chapelle qui se trouve à droite du chœur dans l’église paroissiale. Il céda la demeure à son neveu, Claude-François-Adrien. Le 17 juin 1786, St Julien était en fête pour célébrer le mariage de la fille du comte, Adrienne, avec Claude de Beauharnais, cousin de la future impératrice des Français et épouse de Napoléon 1er. Le couple habite Paris et a deux enfants, Jules-Albéric et Stéphanie. La révolution voit l’exode du marquis en Amérique, Adrienne décède en 1790 et sa fille devient orpheline. La comtesse de Bath s’occupe de la jeune Stéphanie. La comtesse doit repartir en Angleterre, Stéphanie est alors confiée à d’anciennes religieuses près de Périgueux.

                  Un jour, en apprenant qu’une parente de sa femme vivait de l’aumône d’une anglaise, le premier consul Bonaparte, l’adopta comme sa propre fille et la maria en 1806 au grand duc de Bade.

                  A son retour d’Amérique, le marquis Claude-François est ruiné, il meurt en 1800 à Besançon en laissant pour héritage à ses deux fils Adrien et Albert, des affaires dans le désordre et des dettes.

                  L’aîné, Adrien devient ambassadeur de France à Salzbourg, puis préfet à Strasbourg où il mourut des suites d’un accident en 1814, Il est inhumé en la cathédrale de Strasbourg et une statut a été érigée en sa mémoire.

                  A la restauration, Albert fut nommé préfet du Lot, puis de la Somme et du Rhône jusqu’en 1822 où il revient à St Julien. Il est rappelé aux affaires comme préfet du Loir et Cher de 1828 à 1848. Il décède et est inhumé à Blois en 1857. Ses deux fils, le marquis Adrien et le Comte Antoine viennent souvent dans la demeure de St Julien.

                  Ils sont morts tous les deux sans postérité, le comte Antoine en 1879 et le marquis Adrien en 1884.

                  C’est Adrien qui repose sous l’obélisque au fond du parc de la maison de retraite qui a été créée à la suite d’un legs fait par les deux frères afin que le château serve à la création d’une maison de retraite pour les vieillards du canton sans ressources . De 24 lits au début, l’établissement en compte actuellement 60.

                  L’établissement a été entièrement rénové dans le début des années 1990. Jusqu’à cette date, il était géré par des sœurs.

                  La généalogie de la famille Lezay-Marnésia ne s’arrête pas à ceux qui ont été les bienfaiteurs de St Julien au fil des siècles.

                  Stéphanie de Beauharnais, fille de d’Adrienne et de Claude de Beauharnais a eu une descendance royale et princière par ses trois enfants,

                  Louise princesse de Wasa ;

                   Marie épouse du Marquis de Douglas, duc d’Hamilton qui a fondé la descendance des princes de Monaco, Albert 1er, Louis II, la princesse Charlotte, le prince Rainier et Albert II.

                   Josephine épouse de Charles de Hohenzollern/Sigmaringen, a eu aussi trois enfants,

                   Leopold qui eu comme descendants Fernand 1er , roi de Roumanie ( 1865-1927) et de sa suite Carol II (1930-1940) et le roi Michel (1940-1947).

                   Charles roi sous le nom de Carol 1er de Roumanie (1839-1916), sans postérité.

                  Marie Louise, épouse de Philippe de Belgique et de sa descendance, Albert 1er, Léopold III , Baudoin 1er et AlbertII.

Les Vitraux (1508)

La France possède autant de vitraux du moyen-age et de la Renaissance que tous les autres pays d’Europe réunis. En raison de son histoire, la région Franche-Comté qui a été frappée par des guerres dévastatrices au XVII ème siècle ne compte que trois verrières de cette époque, une à Beaujeu en Haute Saône et deux à St Julien qui constituent l’ensemble le plus important de Franche-Comté. L’église de St Julien offre peu d’intérêt au point de vue architectural mais une de ses chapelles possède une œuvre d’art fort précieuse, des vitraux du début du XVI ème siècle. Ils sont attribués, suivant la tradition aux mêmes peintres verriers qui de 1525 à 1531, ont exécuté les admirables verrières de Notre-Dame de Brou à Bourg en Bresse.

Les deux fenêtres éclairent une chapelle à gauche de la nef, elle a été construite au début du XVI en 1508, date inscrite sur une des clés de voûte. Cette date est aussi peinte sur la verrière ouverte à l’Est, à la hauteur de la mitre de St Guillaume (à sa droite en regardant le vitrail).

Cette fenêtre est composée de trois tableaux, au centre le Christ en croix, à droite St Guillaume et Guillaume Darlay, bourgeois mécène qui a fait construire la chapelle. A gauche la vierge et Pierre Darlay, le second donateur. Sur la verrière côté Nord, Trois tableaux de la vie de Jésus, la nativité, puis son enfance avec sa mère la vierge Marie et les travaux avec son père Joseph.

Il est à remarquer que la chronologie n’a pas été respectée lors du remontage des vitraux après restauration de cette verrière. Les parties supérieures des fenêtres nord et est sont composées de compartiments symétriques décorés par des anges musiciens d’une part pour la verrière Nord et des instruments de la passion du Christ sur la verrière Est. A remarquer, à gauche de l’entrée, une belle statue équestre de St Julien.